Qui a joué avec la Singer de Mamie ?

A force de côtoyer de formidable talents, des M.O.F, des étoilés, des meilleurs sommeliers du monde, de merveilleux producteurs de tout ce qui se mange de bon, on se demandait bien ce que l’on pourrait faire dans notre domaine pour être un peu comme eux. Ça faisait longtemps que ça nous faisait envie, que ça nous chatouillait, produire pour nous, à l’ancienne, une édition comme on en fait plus.

Alors on a fait venir Sabine, notre imprimeur, pour sélectionner un beau papier, sensuel au toucher et valorisant au mieux la création de Valentine un brin décalée ? La création, pas Valentine, quoique…
Au milieu des nuanciers de papiers de chez Arjo et Fedrigoni, des différences de couleurs très subtiles, plus ou moins blanc, du grammage, « un peu plus de main, mais pas trop, stop, là c’est bien,  plus ce serait sans doute trop ». Le choix de Rémi se portera finalement sur un Fedrigoni 250 gr. « Belle qualité, très bon choix, vous serez contents du résultat, croyez moi ».
Mais le p’tit truc qui nous a fait vibrer, c’est l’idée de cette piqure Singer (oui oui, comme la machine à coudre de Mamie) dont Franck nous rebat les oreilles depuis des lustres. « Ça fera un peu comme un cahier d’écolier ou comme la fermeture d’un sac de farine à gueule ouverte ». « Oui bien sûr Franck, c’est une bonne idée Franck ».
Piqué à l’ancienne, le fil jaune or élégamment associé à la couleur de la vignette au trait de notre projet d’édition apparait puis disparaît dans la chair du papier ganté de noir profond. C’est presque régressif. Voir se faire l’opération derrière la machine, c’est encore mieux nous racontera Sabine.
On a réellement l’impression d’être dans l’industrie du luxe, chez un grand chausseur par exemple. Ce n’est pas un sac Hermes pour autant notre brochure, mais pour nous, c’est tout comme. Et puis vient ensuite le moment ou on vous remet l’objet en mains. Ça sent bon l’encre d’imprimerie, le toucher est agréable et on se prend à imaginer comment celui qui recevra notre petit moment de bonheur réagira ? «  Tu crois qu’ils vont en dire quoi, Yann, Adrien, Benjamin, Arnaud, Manu, Serge… » ? « Du bien j’espère » !
Bon voilà, c’est pas demain la veille qu’on aura une autre occasion de produire une édition avec une piqure singer, l’époque n’est plus vraiment à cela. Mais nous, on s’est fait plaisir avec cette petite coquetterie d’agence. Ah oui, des façonniers qui piquent le papier de la sorte, il n’en reste plus beaucoup en France 2 ou 3 pour ainsi dire. À plus forte raison de promouvoir cette vieille technique traditionnelle qui ne doit pas se perdre dans nos linkedin respectifs. On aime bien aussi le numérique à la terre entière, mais y’a pas, c’est pas pareil.